Il y a un an, pratiquement jour pour jour, Michel Ménard, président du Département de Loire-Atlantique, adressait une lettre ouverte à Sarah El Haïry, alors Ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, pour alerter l’État sur la situation de la Protection de l’enfance. A l’occasion de la nomination de Sarah El Haïry en tant que Haut-commissaire à l’enfance en mars dernier, Michel Ménard a tenu à rappeler que cette lettre ouverte restée sans réponse, ainsi que celle de 25 Présidents de Départements à Mme Charlotte Caubel, sa prédécesseuse, étaient plus que jamais d’actualité. « Le système de protection est au bord de la rupture, avec des besoins en constante augmentation mais des moyens (financiers, humains, immobiliers, médico-sociaux) qui ne suivent pas » souligne-t-il.
Depuis, la publication du rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les manquements des politiques publiques de la protection de l’enfance a pointé de graves dysfonctionnements dans le système actuel. Une situation inacceptable qui a d’ailleurs, plusieurs fois, fait l’objet d’alertes. Pour Michel Ménard « au-delà des constats partagés et connus de tous, ce rapport confirme l’urgence à agir et la nécessité d’une réforme d’ampleur afin de donner les moyens nécessaires à la conduite de cette politique dans les meilleures conditions. »
En réponse, Catherine Vautrin, ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, a présenté sa feuille de route pour une « refondation » du secteur lors de la dernière audition de la commission d’enquête parlementaire. Dans un courrier à l’attention de la ministre, Michel Ménard rappelle qu’une concertation est indispensable auprès des multiples acteurs mobilisés (aide sociale à l’enfance, prévention, justice, éducation, santé, etc.) et partage ses craintes sur les récentes annonces de Mme Vautrin.
Parmi ses craintes, Michel Ménard cite :
➔ « à défaut d’injonctions de délais ou d’encadrement sans que des moyens ne soient alloués pour les mettre en œuvre, permettez-nous [Madame la Ministre] de faciliter l’adoption simple pour offrir un parcours de vie stable dès le plus jeune âge, œuvrez, avec nous, sur l’attractivité des métiers de la petite enfance et sur la fidélisation des professionnels, facilitez la coopération avec le secteur médico-social pour les 25% d’enfants en situation de double vulnérabilité, assurez-nous les moyens
d’ériger la prévention comme outil principal de non-recours aux services de l’ASE. »