Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé la suspension de la réforme des retraites : « Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle de 2027. »

« Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028, comme l’avait précisément demandé la CFDT. En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028« , a précisé Sébastien Lecornu.
À cette annonce, François Hollande et les députés socialistes ont applaudi. Les socialistes ont annoncé qu’ils ne voteront pas la motion de censure.
Les socialistes ont participé à un marché de dupes car ils ne sont pas prêts à retourner aux urnes.
Ce comportement n’a pas manqué de faire réagir les Insoumis par la voix de Manuel Bompard qui incite les députés socialistes à « désobéir et voter la censure. »
« Le Parti Socialiste demandait la suspension intégrale et complète de la réforme des retraites.
Il n’aura eu qu’une temporisation puisque la proposition du Premier Ministre revient à inscrire dans la loi le redémarrage de la réforme Borne au 1er janvier 2028.
Avec cette proposition, la génération née en 1964 gagnerait 3 mois sur l’âge de départ à la retraite alors qu’elle pourrait gagner 9 mois avec l’abrogation soutenue par une majorité de députés à l’Assemblée nationale.
Pour toutes les autres générations, rien ne change puisque le pouvoir élu en 2027 pourra faire ce qu’il souhaite.
À ce prix là, le Parti Socialiste s’apprête à sauver Macron et à accepter un budget qui comprend :
– une augmentation générale des impôts via le gel du barème de l’impôt sur le revenu et la CSG qui touchent les particuliers mais aussi 80 % des TPE;
– la baisse du pouvoir d’achat des retraités, des fonctionnaires, des allocataires via « l’année blanche » : 150 euros en moins pour les retraités les plus pauvres, 100 euros pour un salarié, 200 pour un chômeur;
– le gel de l’indemnité journalière pour les aidants, le gel des prestations d’acceuil d’enfant ou encore le gel de l’allocation lors du décès d’un enfant;
– un plan de coupes de 5 milliards d’euros sur les communes et services publics locaux;
– une augmentation de TVA pour les auto entrepreneurs et les artisans;
– une taxe sur les malades d’affections longue durée : 850 euros par an pour un malade du cancer en arrêt de travail qui a 2000 euros par mois;
– le doublement des franchises sur les médicaments, les transports médicaux et certains soins;
– la division par deux des efforts sur les grandes entreprises et les plus riches par rapport au dernier budget;
– 13 milliards d’économies sur la Sécurité Sociale et 7 milliards d’économies sur la santé
– une nouvelle boucherie sur les apprentis : suppression totale des exonérations de cotisations sur la partie inférieure à la moitié du SMIC.
– aucune mesure demandée par le PS sur la baisse de la CSG ou la taxe Zucman.
Tout cela n’a rien à voir avec le programme du Nouveau Front Populaire. Les députés socialistes doivent désobéir et voter la censure. »