Chaque année, des mesures de restriction doivent être prises en Loire-Atlantique pour préserver la ressource en eau.
Mais, cette année, la sécheresse arrive de manière encore plus précoce et intense : le premier arrêté a été pris par le préfet dès le 4 mai, puis le 12 juillet le préfet de Loire-Atlantique a déclaré neuf bassins versants « en situation de crise » et, le 21 juillet, la préfecture alerte sur une crise généralisée.
Aujourd’hui, la Loire-Atlantique est en alerte eau potable en raison du débit de la Loire qui est passé sous le seuil d’alerte de 127 m³/seconde. La qualité des masses d’eau est par ailleurs structurellement dégradée dans le département et aucun des plans menés par les pouvoirs publics ces dernières années n’est parvenu à inverser la tendance de manière significative.
Dans cette situation d’urgence, le Département s’associe à l’État pour appeler chacune et chacun à être économe dans ses usages de l’eau. Elle doit impérativement être réservée prioritairement à l’alimentation humaine et animale, la production alimentaire et être préservée pour maintenir l’équilibre des biotopes aquatiques. Conscient des enjeux, le Département de Loire-Atlantique a engagé une concertation pour aboutir dans les prochains mois à un schéma de sécurisation de l’eau potable qui associe l’ensemble des parties prenantes.
Pour Chloé Girardot-Moitié, vice-présidente en charge des ressources et milieux naturels, de l’action foncière et de la biodiversité au Département : « Au-delà du rôle du dérèglement climatique sur l’accélération des épisodes de canicule et de sécheresse, l’activité humaine – notre modèle de développement – est évidemment à la source de la dégradation de la qualité des masses d’eau. Nous avons prélevé toujours plus d’eau ces 12 dernières années et si l’on continue comme ça, les débits de la Loire pourraient baisser de 50 à 60% à la fin de ce siècle. Nous souhaitons que ce problème de la ressource en eau soit pris à bras le corps, dans un esprit de responsabilité partagée, par l’ensemble des pouvoirs publics et des usagers à l’échelle de notre territoire ».
Pour agir, les solutions existent :
– Agir à long terme sur les différents usages pour optimiser l’utilisation des ressources en eau notamment en limitant les gaspillages, en favorisant le renouvellement des réseaux d’adduction, en recyclant ou en réutilisant les eaux usées.
– Rendre la production alimentaire moins dépendante de l’irrigation en travaillant sur des pratiques agricoles moins asséchantes, comme les cultures sous couvert végétal.
– Agir à la source contre les pollutions, qu’elles soient domestiques, industrielles ou agricoles afin de protéger la qualité des cours d’eau, et en priorité des zones de captage de l’eau potable
– De manière structurelle, agir contre l’artificialisation des sols, pour favoriser l’infiltration de l’eau grâce à la protection et le développement des berges naturelles, des zones humides, des bocages et des bois.
– Prendre en compte la rareté de la ressource dans l’ensemble des projets publics ou privés, et limiter les usages abusifs, surtout l’été.