Dans un communiqué adressé aux rédactions Emmanuel Macron annonce qu’il ne veut pas du Nouveau Front Populaire et qu’il reprend les consultations.
Le Président de la République a reçu vendredi 23 août et lundi 26 août, en vue de la nomination d’un Premier ministre, les responsables des partis représentés au Parlement ainsi que les Présidents des deux chambres. Les échanges ont été loyaux, sincères et utiles.
Il les a reçus dans son rôle constitutionnel d’arbitre, garant de la stabilité institutionnelle et de l’indépendance de la Nation.
Au terme des consultations, le Président de la République a constaté qu’un gouvernement sur la base du seul programme et des seuls partis proposés par l’alliance regroupant le plus de députés, le Nouveau Front Populaire, serait immédiatement censuré par l’ensemble des autres groupes représentés à l’Assemblée nationale. Un tel gouvernement disposerait donc immédiatement d’une majorité de plus de 350 députés contre lui, l’empêchant de fait d’agir. Compte tenu de l’expression des responsables politiques consultés, la stabilité institutionnelle de notre pays impose donc de ne pas retenir cette option.
Les échanges avec le groupe LIOT et les partis EPR, MODEM, Horizons, les Radicaux et UDI ont dessiné des voies de coalition et de travail commun possibles entre différentes sensibilités politiques. Ces groupes se sont montrés ouverts à soutenir un gouvernement dirigé par une personnalité qui ne serait pas issue de leurs rangs. Le Parti socialiste, les écologistes et les communistes n’ont à ce stade pas proposé de chemins pour coopérer avec les autres forces politiques. Il leur appartient désormais de le faire. La Droite Républicaine a défini ses lignes rouges, détaillé son pacte législatif sans s’engager à un vote du budget ni à un soutien ou une participation au gouvernement.
Dès demain mardi 27 août un nouveau cycle de consultations avec les responsables des partis et des personnalités se distinguant par l’expérience du service de l’État et de la République reprendra. En ce temps inédit dans la Vème République, où les attentes des Françaises et des Français sont fortes, le Chef de l’État appelle l’ensemble des responsables politiques à se hisser à la hauteur du moment en faisant preuve d’esprit de responsabilité.
Le Président de la République déclare : « Ma responsabilité est que le pays ne soit ni bloqué, ni affaibli. Les partis politiques de gouvernement ne doivent pas oublier les circonstances exceptionnelles d’élection de leurs députés au second tour des législatives. Ce vote les oblige. »
Les réactions politiques sont nombreuses :
Florian Philippot sur X
“Bon dépôt d’une motion de desstitution confirmée ce soir par LFI. RN, PS, LR, etc. vont donc maintenant pouvoir montrer s’ils sont anti-Macron ou pro-Macron. Car on se fiche complètement d’où vient la motion de destitution : on veut juste que Macron dégage !”
La France Insoumise
“Le président de la République vient de prendre une décision d’une exceptionnelle gravité. Il ne reconnait pas le résultat du suffrage universel qui a placé le Nouveau Front Populaire en tête des suffrages. Il refuse de nommer Lucie Castets Première ministre.
Il invoque « la stabilité institutionnelle ». Ce n’est pas à lui de le faire mais au parlement de la réaliser. Encore un abus de pouvoir ! Et que veut-il dire ? A t-il trouvé une autre majorité parlementaire disponible ? De quoi, de qui s’agit-il ?
Dans ces conditions, la motion de destitution sera présentée par les députés insoumis au bureau de l’Assemblée nationale conformément à l’article 68 de la Constitution.
Et toute proposition de premier ministre autre que Lucie Castets fera l’objet d’une motion de censure.
La gravité du moment appelle une réplique ferme de la société française contre l’incroyable abus de pouvoir autocratique dont elle est la victime.
Le mouvement insoumis propose que des marches pour le respect de la démocratie aient lieu.
Il forme le vœux que toutes les organisations attachées à la démocratie s’unissent pour faire face et contraindre le président à reconnaitre le résultat des élections.”
Fabien Roussel appelle à “une grande mobilisation populaire”
Le secrétaire national du Parti communiste français a assuré ce lundi 26 août sur BFMTV que le camp présidentiel allait “ouvrir une crise grave dans notre pays” en refusant un gouvernement du NFP et devra “en assumer les conséquences”