Collision en mer du Nord : trois associations du collectif PULSE rappellent les dangers pour la circulation maritime que constituent les éoliennes en mer.
Lundi 10 mars une collision s’est produite à 16 km de la ville britannique de Hull à proximité de trois parcs éoliens, entre un porte-conteneur et un pétrolier, risquant de provoquer un désastre environnemental.
A ce stade de l’enquête engagée par les autorités locales anglaises, les causes réelles ne sont pas identifiées.
Toutefois, le collectif PULSE (Pour un littoral sans éolienne) tient à rappeler le danger pour la circulation maritime que constitue la présence d’éoliennes dans la zone Manche Mer du Nord la plus fréquentée au monde avec le détroit de Malacca, et où a lieu un navire en avarie tous les deux ou trois jours.
Dans son étude d’impact, (p99) dans la partie « analyse des risques maritimes » le promoteur du parc éolien Dieppe le Tréport n’étudiait pas moins de 12 scénarios d’accidents possibles. Le scénario 9 « Abordage de deux navires suite à la perturbation de leurs systèmes par des éoliennes » est particulièrement inquiétant.
Le promoteur reconnaît lui-même la probabilité élevée de ce type d’accidents : « Du fait de ces résultats d’essais, il a été considéré par la suite, de manière conservative (sic), qu’un événement type « abordage entre deux navires suite à la perturbation de leurs systèmes par des éoliennes » était susceptible de se produire moins d’une fois par an. Cet événement a donc été classé raisonnablement probable ».
Le rapport publié en février 2022 par le NAS (National Academy of Sciences) alerte de l’impact des éoliennes en mer sur les systèmes de navigation des navires, demande des études complémentaires sur des effets déjà bien connus dans l’aviation et recommande des précautions en cas de zones de trafic dense. Selon ce rapport, une éolienne de 200m de haut peut perturber le système de radionavigation des navires jusqu’à 50 km.
Pour mémoire, deux accidents ont déjà eu lieu sur le site éolien en mer de Fécamp. En 2022, un navire et un bateau de pêche sont déjà venus percuter des fondations. Le 6 décembre 2024, une barge de 120 mètres est venue s’échouer lors de la tempête Darragh entre Fécamp et Dieppe.
Les parcs éoliens en mer de Dieppe-Le Tréport et de Fécamp vont compter 133 mâts dépassant les 200 mètres de haut qui constituent autant d’écueils artificiels et de source de perturbations des radars pour la navigation.
Compte tenu de la proximité du rail de la Manche et de son trafic intense, des accidents du type de celui survenu au large des côtes de Hull sont malheureusement à craindre le long des côtes picardes et normandes, pouvant entraîner des catastrophes environnementales, type marée noire, face aux deux centrales nucléaires de Paluel près de Fécamp et Penly entre Dieppe et le Tréport.