La rigueur des sanctions requises ne laissait guère de place au doute, tant les procureurs du Parquet national financier (PNF), Quentin Dandoy, Sébastien de La Touanne et Philippe Jaeglé, s’étaient montrés fermes dans leurs positions.Les procureurs du PNF ont requis une peine de sept ans d’emprisonnement ferme ainsi qu’une amende de 300 000 euros à l’encontre de Nicolas Sarkozy, en raison de faits de corruption, d’association de malfaiteurs, de recel de détournements de fonds publics et de financement illégal de campagne électorale. Cette sanction inclut également une inéligibilité et une interdiction d’exercer toute fonction juridictionnelle.
«Nicolas Sarkozy est le véritable décisionnaire et commanditaire» d’un pacte de corruption, «inconcevable, inouï, indécent», fabriqué avec l’aide de ses deux fidèles Claude Guéant et Brice Hortefeux, avait déclaré mercredi le procureur. «Derrière l’image de l’homme public, du ministre d’Etat, du président de la République, se dessine au gré des enquêtes judiciaires la silhouette d’un homme porté par une ambition personnelle dévorante, prêt à sacrifier sur l’autel du pouvoir les valeurs essentielles telles que la probité, l’honnêteté et la droiture», avait-il précisé.
En ce qui concerne ses proches collaborateurs Claude Guéant et Brice Hortefeux, qui sont jugés à ses côtés avec neuf autres accusés, le ministère public a demandé respectivement une peine de six ans d’emprisonnement et une amende de 100 000 euros, ainsi que la saisie de l’appartement de l’ancien secrétaire général de l’Élysée, et trois ans de prison accompagnés d’une amende de 150 000 euros. Pour sa part, Eric Woerth fait l’objet de réquisitions d’un an de prison et d’une amende de 3 750 euros.
Sur le réseau social X, Nicolas Sarkozy a dénoncé le « postulat idéologique » du PNF et des « constructions intellectuelles ». Selon lui, « la fausseté et la violence des accusations et l’outrance de la peine réclamée ne visent qu’à masquer la faiblesse des charges alléguées ».