Le Réseau Energies Terre & Mer (RETM) demande l’arrêt immédiat des projets éoliens en mer en cours d’étude, en concertation ou en instruction : ils sont totalement inutiles, dangereux pour le système électrique français, et défigurent les grands sites classés de nos côtes, trésor de notre tourisme national.
RETM demande l’arrêt des milliards d’Euros de subventions associées qui plombent nos comptes publics.
1- INUTILE : la surproduction d’électricité exige d’arrêter de plus en plus souvent les éoliennes en mer quand il y a du vent
2- L’arrêt fréquent des éoliennes de St Nazaire, St Brieuc et Fécamp en raison de la surproduction française et européenne est confirmée par RTE dans son récent rapport 2025 – Semestre 1 :
« Les capacités mobilisables sur le mécanisme d’ajustement ont quadruplé au cours de la dernière année, en passant de moins de 0,5 GW à la fin du premier semestre 2024 à plus de 2 GW à la fin du premier semestre 2025. Cette dynamique résulte notamment … des parcs éoliens en mer de Fécamp, Saint-Nazaire et Saint-Brieuc…. Durant le premier semestre 2025, RTE a activé 35,5 GWh d’ajustements à la baisse de production de capacités éoliennes et solaires, soit environ le double des ajustements réalisés sur l’ensemble de l’année 2024.» [1]
Cette situation aberrante est le fruit d’un choix politique idéologique d’expansion massive des énergies intermittentes, sans considération ni pour les besoins réels de la consommation, ni pour l’équilibre du système électrique en France et en Europe. Pourtant, l’État persiste et projette de porter la puissance installée déjà excédentaire de l’éolien en mer de 1,5 GW début 2025 à 3,6 GW en 2030, puis 18 GW en 2035.
GASPILLAGE d’ARGENT PUBLIC : faut-il développer l’éolien en mer pour ne pas s’en servir en France ou l’exporter à perte en raison de la surproduction européenne ?
Lorsqu’elles sont autorisées à fonctionner, les éoliennes en mer servent à exporter à perte des MWh chez nos voisins allemands, belges, italiens ou suisses, puisque la consommation électrique française est déjà couverte au-delà des besoins par le socle nucléaire plus hydraulique.
Si les éoliennes en mer peuvent être aisément arrêtées l’été en cas de surproduction, leur imprévisibilité l’hiver ne permet pas de sécuriser les pointes de consommation française.
Le paradoxe est sidérant : on projette d’investir massivement dans l’éolien en mer soit pour ne pas s’en servir, soit pour exporter à perte…
RETM rappelle que les conditions de mise en œuvre de l’éolien en mer, et notamment de l’éolien flottant, ne sont pas remplies, qu’aucune évaluation socio-économique, incluant les externalités, n’a été réalisée, notamment pour confirmer les prix cassés des appels d’offres AO3 et AO5[2].
3- ERREUR MANIFESTE d’APPRECIATION : faire peser sur le budget de la France, sans évaluation, de telles dépenses publiques inutiles relève d’une grave irresponsabilité.
Notre demande : stopper les subventions et les appels d’offres pour l’éolien en mer et toutes les énergies électriques intermittentes tant qu’une évaluation socio-économique des mix énergétiques et des alternatives prévisibles et pilotables n’aura pas été soumise à la représentation nationale.
Les députés et les sénateurs doivent se saisir rationnellement et sans idéologie de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE3), justifier de son utilité et démontrer sa compatibilité avec un prix compétitif, préalable au développement éventuel des énergies électriques intermittentes, en particulier de l’éolien en mer dont le coût est le plus élevé de toutes les solutions énergétiques.
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quand on voit le fiasco des EPR avec les coûts en dizaines de milliard, les délais non maîtrisés et notre dépendance à l’uranium de pays étrangers. Il est préférable d’investir dans des technologies que l’on maîtrise, source de nombreux emplois et gage de notre souveraineté énergétique. Dans les énergies renouvelables, il existe également la géothermie qui n’est pas une énergie intermittente.
Pour l’éolien en mer, le dispositif d’indemnisation commence au delà de la 40ème heure.
La formule : Prime prix négatifs = 0,7 x Pmax(MW) x tarif d’achat (contractuel : >180€) x nombre d’heures d’effacement
Ce qui signifie qu’un « champ éolien en mer » qui ne produit pas est alors rémunéré sur la base d’un facteur de charge de 70%.
Rappelons que le facteur de charge de l’éolien en mer annuel 2024 des 3 sites de St Nazaire, St Brieuc et Fécamp n’a été que de 31,1%, celui du 1er semestre 2025 de 34,5% et celui de juillet 2025 de 30,5% .
Faudra nous expliquer la justification et la logique du montant de ces indemnités aux exploitants…
Principalement, l’effacement est dû à la surproduction photovoltaïque européenne, et non à une surproduction éolienne par épisode de vent fort qui justifierait ce chiffre de 70%
Pour un site éolien en mer de 500 MW, c’est donc plus de 63 000 € le montant de la « Prime horaire prix négatifs » , payé par l’Etat (RTE ou EDF). Une charge qui contribue à l’augmentation du prix de l’électricité répercutée aux particuliers et aux entreprises.
CONTRE toute implantation d’éoliennes en mer, association PIEBÎEM : https://piebiem.webnode.fr
Merci pour cette synthèse très éclairante sur l’absurdité du projet.
J’ajoute que ces parcs éoliens créent un risque pour la sécurité maritime en rapprochant les « récifs » du rail de la Manche. Ils réduisent de plusieurs heures la marge de sécurité sur l’intervention des remorqueurs et augmentent le risque de Marée Noire.