Brigitte Bardot vient d‘adresser une lettre ouverte à Mme Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission Européenne.
Madame la Présidente,
S’il ne devait rester qu’un combat pour symboliser mon engagement en faveur des animaux, ce serait sûrement celui contre le massacre des phoques. Dès 1977 sur la banquise canadienne jusqu’à 2006, « chez vous » au Berlaymont, lors d’une rencontre historique avec Stavros Dimas alors Commissaire Européen à l’Environnement.
L’adoption, en 2009, du règlement européen sur le commerce des produits dérivés du phoque est une grande victoire, non pas personnelle mais une victoire face à cette folie de l’homme de vouloir traquer, jusqu’aux endroits les plus reculés, les plus isolés, des êtres sensibles pour les massacrer.
Madame la Présidente, demain j’aurai 90 ans, je ne peux et ne veux pas recommencer encore et toujours ce même combat quand il y en a tant d’autres à mener pour améliorer la condition des animaux en Europe et au-delà !
Je sais que la Commission a rouvert le débat sur le règlement européen qui protège chaque année plusieurs centaines de milliers de phoques des coups de gourdins qui leur fracassent le crâne avant d’être dépiautés, vivants, pour alimenter le marché de la fourrure … Comment l’UE pourrait-elle faire marche arrière alors que l’Organisation Mondiale du Commerce a confirmé la validité et la pertinence de ce règlement ?
L’UE s’est engagée à entendre la forte attente des citoyens européens pour une meilleure protection des animaux passant, notamment, par la fin des élevages d’animaux sauvages pour la fourrure et de la commercialisation des peaux importées. Il serait donc totalement contradictoire,
Quelle sera la prochaine étape, remettre en cause le règlement européen sur l’importation et le commerce des peaux de chiens et de chats ? Madame la Présidente, je ne demande pas de cadeau pour mes 90 ans mais j’aimerais qu’on ne piétine pas les trop rares avancées obtenues durant ces décennies de combats !
Les zones polaires sont les premières à subir les conséquences, d’un changement climatique, l’habitat des phoques s’en trouve bouleversé, les glaces plus fines et fragilisées entraînent une forte mortalité des juvéniles.
Je ne vous demande rien d’exceptionnel, le règlement européen actuel permet de sauver la vie de plus de 300 000 phoques chaque année, quel intérêt de revenir sur ce texte alors qu’il y a tellement d’autres urgences à gérer ? Je vous rappelle que vous avez annoncé la présentation d’un paquet législatif… avant de l’enterrer. Elle est là l’urgence, engager des travaux sur ce qui doit être amélioré et non pas revenir sur des mesures qui ont fait leurs preuves et la fierté des instances européennes !
Madame la Présidente, je compte sur vous, nous sommes des millions à compter sur vous, ne nous décevez pas.
Brigitte Bardot
Présidente
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