On ne parle que de ça dans la vallée. La société d’économie mixte Chamonix Développement, dont l’actionnaire majoritaire est la commune, est rentrée au capital de la société Hästko pour 4%, soit 150 000 euros.
Chamonix Développement justifie son engagement par le fait que la société locale est en négociation avec une marque mondiale de lingerie, Victoria’s Secret, pour un contrat de 3 millions d’euros.
Mais à y regarder de plus près, Chamonix Développement a investi dans une société au capital de 26 600 euros dont les capitaux propres s’élèvent à – 87 427 euros suite à l’exercice de 2023. L’assemblée générale de la société a constaté les pertes qui n’ont pu être imputées sur des réserves et l’entreprise doit reconstituer ses capitaux propres à concurrence d’une valeur au moins égale à la moitié du capital social.
Au-delà de l’aspect investissement de deniers publics d’un point de vue financier. Quel intérêt pour Chamonix Développement d’investir dans une entreprise qui fait fabriquer de la lingerie féminine en Chine ?
L’argument majeur étant que les produits Hästko de lingerie féminine sportive sont très créatifs et nouveaux. Certains utilisateurs de produits de ce type nous ont indiqué avoir vu la même chose dans les grandes surfaces de sport. L’intérêt de l’innovation semble subjectif.
Lors du dernier conseil municipal, l’opposition a fait remarquer : « On estime que ce n’est pas forcément le rôle de la collectivité d’utiliser des fonds publics pour financer une entreprise fabriquant des culottes en Chine. »
Cette histoire a pris un ton badin dans la vallée. Le président de la SAEM, ancien adjoint aux finances, qui est devenu subitement un fin connaisseur du marché de la lingerie féminine.
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