Premier syndicat agricole de France, la Coordination Rurale reste pleinement mobilisée aux côtés des éleveurs face à l’obstination de l’État, qui persiste dans une politique d’abattage total des troupeaux, malgré son inefficacité avérée. Alors que la situation sanitaire continue de se dégrader, le syndicat lance un appel national à la mobilisation et à la solidarité dans tous les départements.

Les blocages se multiplient

Depuis plusieurs jours, des agriculteurs se mobilisent contre la politique gouvernementale d’abattage des troupeaux touchés par la dermatose nodulaire bovine (DNC), notamment dans le Sud-Ouest, où plusieurs foyers ont été détectés. Le gouvernement, lui, campe sur ses positions, tout en annonçant la vaccination prochaine d’un million de bovins supplémentaires — une annonce jugée tardive et insuffisante par la profession.

Une mobilisation qui s’étend partout en France

Le mouvement de blocage se poursuit et prend de l’ampleur. En toile de fond de cette crise sanitaire, l’ombre de l’accord du Mercosur, dont la signature est annoncée dans les prochains jours, alimente encore davantage la colère du monde agricole.

À ce jour, 43 mobilisations ont été recensées, rassemblant près de 2 000 personnes. « Il faut que la ministre de l’Agriculture comprenne qu’on va résister », affirme Jérôme Bayle, éleveur de bovins. Face au mépris gouvernemental, certains agriculteurs évoquent désormais ouvertement le blocage du marché de Rungis.

De son côté, la Confédération paysanne appelle également à des blocages partout sur le territoire.

L’exemple de l’Ariège : la preuve de l’échec de la politique gouvernementale

Ce jeudi, plus de 600 paysan·nes de l’Ariège et du grand quart Sud-Ouest se sont mobilisé·es pour empêcher l’abattage d’un troupeau de 208 vaches sur une ferme située aux Bordes-sur-Arize.

Dès la confirmation d’un cas de DNC mardi soir, l’ensemble de la profession s’est mobilisé pour soutenir l’éleveur et refuser le massacre de ses animaux.

Ce cas est apparu à plus de 100 kilomètres de la zone réglementée, démontrant une nouvelle fois l’inefficacité totale d’une politique sanitaire fondée exclusivement sur l’abattage massif et une vaccination limitée.

Comment la ministre peut-elle encore affirmer que la situation est « sous contrôle », alors qu’un nouveau cas vient d’être confirmé en Haute-Garonne ?

Depuis plus d’un mois, la profession agricole demandait l’élargissement de la vaccination aux départements 09, 11 et 66. Cette demande, consensuelle, responsable et soutenue localement, a essuyé un refus méprisant du gouvernement, appuyé par les dirigeants de la FNSEA.  Un véritable coup de poignard dans le dos des éleveur·euses.

Pourtant, l’ensemble des syndicats agricoles locaux d’Ariège, ainsi que les chambres d’agriculture de l’Ariège et de la Haute-Garonne, s’étaient accordés sur un nouveau protocole sanitaire, rapidement transmis à l’État.

Ce protocole proposait :

  • la suspension de l’abattage total,

  • une surveillance renforcée,

  • un abattage ciblé des seuls animaux positifs,

  • et l’élargissement immédiat de la vaccination.

Cette sortie de crise par le haut a été rejetée hier par le gouvernement, qui s’obstine dans la même stratégie depuis plus de six mois.

Une colère agricole prête à s’embraser

Cas après cas, les mobilisations contre l’abattage total se multiplient et ébranlent une machine administrative froide, sourde et déconnectée des réalités du terrain.

À force d’enfumer les agriculteurs sur le Mercosur, d’être dépendant de l’Europe sur la gravité de la crise sanitaire et de refuser tout dialogue sérieux sur les solutions, Emmanuel Macron porte une lourde responsabilité dans un mouvement de colère qui pourrait désormais s’embraser à l’échelle nationale.

 

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