Numéro deux de la liste du Rassemblement National pour les élections européennes, Malika Sorel, lors d’une interview donnée sur Europe1 et Cnews, n’hésite pas à mettre « les pieds dans le plat » du fédéralisme européen.
Alors que la menace se précise de plus en plus depuis l’adoption du rapport Verofstadt, certes à une courte majorité, mais majorité quand-même, par le parlement européen, peu, voire très peu de gens ont osé en parler de vive voix. C’est pourtant un moment essentiel de l’histoire de la construction de l’Europe qui, depuis Jean Monnet, s’est toujours faite par « petits pas » afin que les peuples attachés à leur nation et leur souveraineté, ne voit pas arriver le danger du supranationalisme à un moment où ils pourraient encore s’y opposer. Ce « mensonge par omission » devait bien finir, tôt ou tard, par être dévoilé mais, jusqu ‘à présent, c’était plutôt du style « secret bien gardé » par les élites euro-mondialistes qui pensent encore pouvoir infléchir en faveur de leur projet fédéraliste le cours naturel des aspirations populaires (qu’ils appellent « populistes ») dont la montée les inquiète.
Pourquoi seulement maintenant ?
Dans une interview dans des conditions similaires, Valérie Hayer, tête de liste Renaissance, a soigneusement évité toute référence au fédéralisme européen. Nous avons eu droit au sempiternel « plus d’Europe pour mieux d’Europe » sans que nous puissions percevoir dans quelle direction cette augmentation de l’Europe allait nous conduire. On pouvait, bien sûr, en avoir une petite idée après les déclarations, en amont du Conseil européen de Grenade en octobre faite par les signataires d’un manifeste intitulé « L’Union européenne à l’heure de la nouvelle Guerre froide » dont voici un des morceaux choisis :
« Le temps est venu de reconnaître que le nationalisme est contraire à l’intérêt national, que la souveraineté des États membres est inefficace si elle n’est pas redéfinie en termes de souveraineté européenne, et que la fourniture de biens publics européens est cruciale pour satisfaire les demandes nationales en matière de sécurité économique, sociale et politique »
Ainsi, en s’appuyant sur un contexte international tendu, ils poussent les feux du supranationalisme sans lequel l’Union Européenne ne pourrait survivre en tant que puissance. Les peuples, et en particulier le peuple français ne doit pas céder à ce chantage de la peur pour aliéner son indépendance et et sa souveraineté à une entité dont la forme est demeurée jusqu’alors imprécise.
Il n’existe pas de peuple européen ni de nation européenne et on distingue mal comment cette souveraineté européenne pourrait s’exercer. Mais il se pourrait que, finalement, les peuples n’aient plus leur mot à dire et qu’un petit groupe de dirigeants cooptés entre-eux et non-élus s’attribuent cette souveraineté.
Malika Sorel soulève donc un problème essentiel, quasi vital et nous sommes à 10 semaines seulement d’une élection qui est peut-être le seul levier dont disposent encore les peuples qui veulent exister.
La campagne est pourtant lancée depuis plusieurs mois
Curieux de constater qu’aussi peu de gens se sentent concernés par un tel projet mortifère. En cherchant dans les déclarations des différents candidats, on trouve celles de Florian Philippot, de Nicola Dupont-Aignan, de François Asselineau. Il y en a peut-être d’autres, mais qu’ils me pardonnent de ne pas les avoir cités si tel était le cas.
Ce qui est surprenant, c’est que certains partis « souverainistes » comme « Reconquête » ou le « Rassemblement National » jusqu’à ce jour, n’aient pas saisi cette occasion d’affirmer leur volonté de faire obstacle par tous les moyens à ce projet dont la finalité sera justement de tuer la souveraineté populaire. Il faudrait aussi que les Les Républicains éclairent leur vision en sortant d’une ambiguïté qui leur est coutumière depuis des décennies. Quant au PS, ou du moins ce qu’il en reste, il est probable que le côté « internationaliste » rime peut-être avec leur coté « mondialiste »
La question du fédéralisme doit être brandie
Il semble particulièrement important que celle-ci soit au cœur même de tous les débats de cette campagne afin que nul n’ignore ce qui est en train de se tramer dans notre dos. Toutes les questions doivent être posées aux candidats et que les électeurs puissent connaître leurs réponses respectives afin de voter en toute connaissance de cause.
Cela doit devenir un critère essentiel merci à Malika Sorel de l’avoir ainsi défini.
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