Les Républicains vont devoir choisir un président qui pourrait être le candidat naturel à l’élection présidentielle de 2027. En interne, les avis sont partagés sur les candidats de l’héritage du parti gaulliste. Certains militants disent ni l’un ni l’autre au prétexte qu’ils n’ont rien de l’héritage du gaullisme. Dans la famille gaulliste, des tendances ont toujours existé en interne, donnant ainsi naissance à un gaullisme de gauche et à un gaullisme de droite.

CURSUS
Entre 1982 et 1983, Bruno Retailleau accomplit son service militaire à Saumur, au sein de l’École d’application de l’arme blindée et de cavalerie. Initialement élève officier de réserve, il parvient à obtenir le grade d’aspirant grâce à son classement à la fin de sa formation.
Bruno Retailleau est titulaire d’un diplôme de l’Institut d’études politiques de Paris (spécialisation en service public, 1985), après avoir obtenu une maîtrise en sciences économiques à l’université de Nantes.
En 1985, il prend la direction de la station de radio Alouette FM, puis, de 1987 à 1994, il occupe le poste de directeur général de l’école de communication Sciencescom, qui sera par la suite intégrée à l’école de commerce Audencia à Nantes. Il a également dirigé le Puy du Fou avant de se lancer pleinement dans une carrière politique.
Laurent Wauquiez intègre l’École normale supérieure, où il se classe 14ᵉ au concours d’entrée (voie A/L). Il y poursuit des études en histoire à l’université Panthéon-Sorbonne et rédige un mémoire de maîtrise intitulé Le flambeau des Mille et une nuits et l’Orient des Lumières, 1704-1798. En 1997, il obtient la première place à l’agrégation d’histoire. En 1998, il décroche un diplôme de l’Institut d’études politiques de Paris, section service public, suivi d’un DEA en droit public l’année suivante. Il opte ensuite pour l’École nationale d’administration (ENA), dont il sort major de la promotion Mandela en 2001. Au cours de son parcours académique, il manifeste une sensibilité social-démocrate.
POLITIQUE
Laurent Wauquiez a toujours montré une loyauté indéfectible envers sa famille politique, d’abord au sein de l’UMP, puis des Républicains. À l’âge de 29 ans, il est devenu le benjamin de l’Assemblée nationale. En 2005, il a rejoint Nicolas Sarkozy et a été nommé secrétaire national de l’UMP. Le 2 juin 2015, il a été désigné secrétaire général du nouveau mouvement Les Républicains. Par la suite, il a été élu président du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, une région qu’il a dirigée avec succès, comme l’a souligné un bilan positif de la Cour des Comptes. Cependant, son bilan a été terni par une affaire concernant des notes de restaurant excessives financées par des fonds publics.
Devenu député, Laurent Wauquiez a ensuite été élu président du groupe La Droite Républicaine de la nouvelle législature, qui s’est positionné dans l’opposition en refusant toute coalition gouvernementale avec Ensemble pour la République, tout en laissant ouverte la possibilité d’un pacte législatif.
Sur la ligne politique, Laurent Wauquiez a droitisé son discours et lui comme Retailleau sont devenus clivants, ce qui n’est pas une bonne chose quand on aspire à des responsabilités nationales.
Retailleau n’est pas ce qu’on appelle un fidèle en politique. Son ambition démesurée l’a fait prendre des décisions qui ont nui à son image. Après avoir rejoint le MPF de Philippe de Villiers, Bruno Retailleau a trahi Philippe de Villiers. « Il a tenté de devenir ministre dans mon dos ! » C’est Nicolas Sarkozy qui me l’a appris par téléphone et m’a demandé mon avis. » C’est un professionnel de la politique, mais ce n’est pas un homme d’envergure ; il a été un bon second. Je regrette qu’il n’ait pas servi la Vendée comme je l’ai fait. Il s’en est juste servi à des fins carriéristes. » Depuis, les deux hommes ont fait semblant de se réconcilier lors du départ du Vendée Globe mais le comportement de Retailleau reste ancré.
Bruno Retailleau a déçu les électeurs des Pays de la Loire en abandonnant la Région pour le Sénat et en désignant Christelle Morançais, qui ne possédait pas les compétences nécessaires pour diriger une Région. « La région ne l’intéresse plus, puisqu’il part à Paris. Seule l’intéresse la politique. [Bruno Retailleau] court après les vanités médiatiques. C’est l’ivresse de la capitale, l’ivresse de la lumière, l’explosion de l’ego. Pauvre Bruno”, a dit Philippe de Villiers.
A propos de Macron, Retailleau déclarait en 2024 « On ne veut pas rentrer ni au gouvernement ni dans une coalition (…) Je déconseille à Emmanuel Macron le débauchage. » Il a changé d’avis et a accepté le poste de ministre au sein de la macronie, tandis que Wauquiez a décliné l’invitation à intégrer le gouvernement.
Avant leur élection, Wauquiez et Retailleau doivent préciser sans ambiguïté s’ils prônent une rupture complète avec la macronie. En cas d’élection à la présidence, soutiendront-ils Francis Szpiner, le candidat gaulliste à la mairie de Paris, ou Rachida Dati, exclue des LR pour trahison par l’ancien président Ciotti ? De plus, vont-ils soutenir une liste à Nantes regroupant des LR et des macronistes, ou une liste LR avec leurs alliés traditionnels du centre ? Les militants souhaitent avoir des éclaircissements sur ces points essentiels avant de pouvoir voter.
Sur le sujet de l’élection présidentielle, Laurent Wauquiez a exprimé son opposition à une primaire entre Les Républicains et Renaissance. Pour 2027, il envisage soit la désignation d’un candidat naturel, soit la tenue d’une primaire, mais celle-ci serait exclusivement réservée aux élus des Républicains, permettant uniquement aux adhérents de voter.
Retailleau évite de trop s’épancher sur l’équation. « Je ne m’embarrasserai pas avec ce genre de questions que je n’ai pas résolues au moment où je vous en parle », éludait-il sur France Inter.
Sur la ligne politique, il est regrettable qu’aucun des deux candidats ne représente la droite sociale des LR courant important du mouvement depuis toujours. La question demeure : les républicains parviendront-ils à retrouver leur prestige d’autrefois ?
Cet article a 2 commentaires
Retailleau n’a pas le niveau pour être président de la république. Comme ministre de l’intérieur il ne fait que de la com. Il n’a pas de résultats. Sa montée dans les sondages un feu de paille.
un ramassis dégoulinant d’informations bien loin de la réalité. Tout juste bon à brouiller les esprits des français qui , malheureusement , ne s’intéressent plus à ce qui se passe dans leur pays.