Une gigantesque tempête avec des vents d’une violence extrême ont conduit les organisateurs de la course Vendée Artique à stopper la course la nuit dernière.
17 skipper ont franchi la porte Islande située dans l’est de l’île, devenue ligne d’arrivée.
Francis Le Goff, directeur de course, explique les choix de la direction de course : « La dépression est bien là, et certains vont avoir du mal à atteindre la porte Islande. Mais comme la situation n’est pas meilleure une fois cette porte franchie, nous avons préféré en faire la ligne d’arrivée afin que les solitaires puissent aussitôt faire en sorte de se mettre en sécurité. Des vents instables et forts arrivent sur zone. les effets de site qui vont secouer le fjord où se sont abrités déjà deux bateaux ne rendent pas simple l’accueil d’IMOCA supplémentaires. Clore la course à la porte va permettre aux marins de trouver la meilleure solution pour chacun d’entre eux, avec le soutien permanent de la direction de course et avec l’expertise de leur équipe technique. L’objectif est que, samedi après-midi, quand le plus fort de la dépression sera passé, les skippers puissent rallier les Sables d’Olonne, ce qui ne sera pas si simple : ils ne seront pas à l’abri de nouveaux vents forts, mais ils pourront gérer en bons marins.
Charlie Dalin (APIVIA), arrivé à la porte Islande à 2 h 23 min 20 sec ce vendredi 17 juin après 4 jours, 9 heures, 20 minutes et 26 secondes, est donc le premier à la ligne d’arrivée. Il a été suivi par Jérémie Beyou (Charal) arrivé à la porte Islande à 6 h 04 min, après 4 jours, 13 heures et 4 minutes, à 3 heures 43 minutes et 34 secondes du leader ; Thomas Ruyant (LinkedOut) arrivé à la porte Islande à 9 h 33 min, après 4 jours, 16 heures et 33 minutes, à 7 heures et 10 minutes du leader, était le troisième à avoir franchi ce qu’il convient d’appeler la ligne d’arrivée désormais.
Le skipper de Fortinet-Best Western, qui a dû batailler pendant de longues heures dans la tempête, a franchi la ligne d’arrivée, fixée au Sud-Est de l’Islande, ce samedi à 12h40. À l’issue de ce parcours, raccourci à cause de conditions météorologiques dantesques, il termine 17e, après 5 jours, 19 heures, 40 minutes de course. Surtout, la satisfaction d’en avoir terminé est grande, tant le danger était palpable à bord.
« Je suis resté collé en plein milieu de la dorsale, confie-t-il alors. Le bord était défavorable, j’ai eu du mal à recroiser, c’était hyper dur ». Mais celui qui compte deux Vendée Globe à son actif n’est pas vraiment du genre à baisser les bras. Alors il s’est accroché, a repris sa marche vers l’avant en filant vers le Nord.
Puis il y a donc eu cette dépression, l’impossibilité de contourner l’Islande, la décision d’arrêter prématurément la course et l’obligation de la finir, aussi, malgré tout. Fidèle à sa réputation et à son abnégation, il s’est battu sans compter parvenant à faire tenir son bateau malgré des conditions dantesques. Rien n’a été facile, d’autant que sa grand-voile s’est déchirée, l’obligeant à progresser sous J3 3 ris. L’énergie déployée par Romain à bord est impressionnante : la gîte du bateau était tellement forte qu’il n’a pas pu manger pendant deux jours. « Je pouvais à peine bouger. Même chauffer de l’eau pour faire un café était impossible ».
La délivrance a eu lieu dans la journée, après avoir franchi la ligne à la 17e place.