A l’initiative des syndicats, les représentants de la profession pharmaceutique ont organisé ce 30 mai une grande journée de mobilisation suivie à 90 %.

Les raisons de la colère : alerter les patients sur le risque de déserts pharmaceutiques, faire part du mécontentement généralisé de ces professionnels de santé sur les difficultés économiques auxquelles ils font face depuis près de trois ans, et enfin l’absence d’avancée pour la réforme du troisième cycle des études pharmaceutiques. Les pharmaciens d’officine sont en colère et comptent bien le faire savoir Ils subissent de plein fouet la hausse de leurs charges depuis près de trois ans, et constatant que les négociations conventionnelles avec l’assurance maladie pour revaloriser leurs honoraires et les nouvelles missions que les pouvoirs publics leur ont confiées en matière de prévention de dépistage et de vaccination, n’aboutissent pas, ils ont pris la décision de fermer leurs officines sur tout le territoire et de manifester ce 30 mai. A l’appel de leurs syndicats représentatifs (USPO et FSPF). Et rejoints par les étudiants en pharmacie, l’UNPF et les syndicats de groupements FEDERGY et UDGPO. Les pharmaciens s’absenteront donc de leur comptoir pour défiler dans la rue1 Cette grève revêt un caractère exceptionnel, puisqu’elle ne sera que la deuxième dans l’histoire récente de la profession, après celle de 2014, qui avait massivement mobilisé les professionnels pour protester contre un projet de loi qui menaçait déjà le monopole officinal de dispensation des médicaments.

C’est donc tous unis que la profession et les futures générations de pharmaciens battront le pavé pour défendre la pharmacie et son exercice. Cette action s’inscrit dans un contexte difficile, avec notamment le retour des menaces de dérégulation et la vente en ligne de médicaments par des plateformes commerciales avec des stocks déportes, auxquelles s ajoutent la persistance des pénuries que les pharmaciens subissent au quotidien, au détriment de leurs patients, qui sont les premiers pénalisés.

Au-delà, l’avenir de l’officine est également suspendu à la publication de la réforme du 3e cycle des études pharmaceutiques réclamée par les étudiants en pharmacie ainsi que par l’ensemble de la profession depuis plus de sept ans ! Les officines de pharmacie apportent un service essentiel de santé publique dans le cadre d’un accès aux soins de proximité pour tous.

Les Français sont très attachés à leurs pharmacies. Or la baisse d’officine et constante et la tendance ira en s’aggravant si rien n’est fait rapidement pour améliorer les conditions d’exercice des pharmaciens. En 2023, plus de 300 pharmacies avaient mis la clé sous la porte.

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