Un compagnon de Jean-Marie Le Pen de l’ouest de la France lui rend hommage.
” Jean Marie Le Pen s’est éteint Je l’ai rencontré à plusieurs reprises. La première était en compagnie de Pierre Clostermann avec lequel il avait siégé à l’Assemblée Nationale. Pierre et lui, après le vote de l’envoi du contingent en Algérie en 1956, s’étaient levés du même élan afin de se mettre à la disposition de leur unité combattante respective. Ils considéraient tous les deux, et ce sont les mots de Pierre, qu’il était « de leur devoir de le faire après avoir envoyé au combat tous ces jeunes Français »
La dernière fois que je l’ai vu était en novembre 2020 dans sa maison de Rueil près de Paris. Par un curieux concours de circonstances, j’avais été amené à rédiger un papier intitulé « De Gaulle vu par Jean Marie Le Pen ». L’urgence relative de la parution faisait que je devais simplement écrire les grands traits qui seraient ensuite soumis à l’approbation de Jean Marie Le Pen et je m’attendais à ce que tout (ou presque) soit raturé d’un geste sans appel. Après tout, c’était la règle du jeu qui m’avait été donnée et que j’avais accepté. Fils de Compagnon de la Libération, gaulliste de sentiment et de raison, j’avais néanmoins essayé de deviner quels pouvaient être les sentiments profonds de Jean Marie Le Pen sur de Gaulle, quelles que soient les rumeurs qui pouvaient circuler.
J’ai donc cherché les points communs de leur pensée personnelle sur les grands sujets de l’Histoire dont ils furent les acteurs tout en mentionnant leurs différences d’appréciation. A ma grande surprise, l’ami commun qui m’avait sollicité et qui lui présenta mon papier m’annonça que Jean Marie n’avait apporté que quelques corrections assez limitées.
Quelques semaines après, une invitaion à déjeuner me parvint, à laquelle je me rendis avec empressement. Je garde de lui l’impression d’un homme hors du commun dont la force de caractère avait pu s’exprimer lors des situations exceptionnelles auxquelles il avait été confronté. Sa vision des choses était avant tout rationnelle même s’il l’exprimait au travers de ses sentiments personnels et j’ai pu constater que, même s’il s’était opposé avec vigueur à de Gaulle, notamment sur l’Algérie, il lui reconnaissait un immense mérite pour avoir toujours agi dans l’intérêt de la France et des Français.
Enfin, à titre personnel, je n’ai jamais constaté le moindre anti-sémitisme ni la moindre propension à une quelconque forme de racisme à l’encontre d’une personne ou d’un groupe, quelle que soit son etnie d’origine. Je suis issu, côté paternel, d’une famille juive et cela ne m’a pas empêché d’être élu régional, ni de prendre la tête du groupe FN-RBM au Conseil Régional des Pays de Loire.”