Le collectif Défense de La Mer s’interroge sur la réalité des chiffres du parc éolien. Les inconnues de l’éolien en mer du Banc de Guérande / St Nazaire.

Les éoliennes du « Parc du banc de Guérande PBG » ont protesté contre les propos optimistes, voire délirants, sur l’avenir de l’éolien en mer : elles ont arrêté de produire de mercredi 28 à 15h jusqu’à jeudi 29 à 7h (16 heures consécutives à Zéro[1] : de quoi alimenter 0 personne en Loire-Atlantique ! )

Pire, après les tempêtes de début novembre, et depuis le 8 novembre, un quart des éoliennes (20) de PBG, ne produisent plus rien[2] parce que leur courant n’est plus transmis par la station électrique.

Quand on se réunit pour envisager le futur, il vaut mieux connaître le présent et les retours d’expérience ! Que savons-nous d’autre des éoliennes de St Nazaire ?

La production est intermittente, de façon vertigineuse, donc pèse énormément sur la stabilité du réseau électrique. La production mensuelle[4]  est imprévisible et le facteur de charge depuis le 10 janvier n’est que de 32,4%, pour 41,5% annoncé et 38% estimé…

Le bilan carbone n’est toujours pas publié, alors que 80% de sa valeur est généré par la construction : 600 000 tonnes eq. CO2, au minimum, ont donc déjà été lâchées dans l’atmosphère.


Comme l’ont si bien écrit les Gardiens du Large de Quiberon-Belle Ile [3] :

« Lors de son intervention aux Assises de la Mer à Nantes, le mardi 28 novembre, le président Macron a annoncé le lancement en 2025 d’un gros appel d’offres pour 10 GW d’éolien en mer, qui viendrait s’ajouter aux 8 GW actuellement en service, en construction ou en projet avancé. Il constituerait une étape vers les 50 parcs, pour 45 GW, dont l’objectif pour 2050, a été arrêté aussi légèrement mi-2023. » 

Etrange empressement alors qu’aucun retour d’expérience n’est disponible et que la filière éolienne offshore traverse une crise mondiale sans précédent … Cette gestion personnelle par le président court-circuite le rôle des organismes et experts, qui doivent proposer une politique énergétique du pays réaliste ! Elle retire toute crédibilité à l’exercice de démocratie participative confié à la Commission Nationale du Débat Public, qui doit se dérouler du 20 novembre 2023 au 26 avril 2024. Ce débat public est dédié à la planification de l’espace maritime, à la mise à jour des documents stratégiques de façade et au développement de l’éolien en mer.

C’est bien cette absence de publication concrète et objective que DLM a dénoncé le 16 novembre à l’instance de suivi avec le Sous-Préfet de St Nazaire et le Préfet maritime de l’Atlantique.


1] : https://energygraph.info/d/VHZHpV74k/production-per-unit?orgId=1&var-countries=FR&var-production_types=wind_onshore&var-production_types=wind_offshore&var-production_types=solar&var-units=17W0000014455651&var-units=17W000001445567Y&from=1701126000000&to=1701385199000

[2] https://energygraph.info/d/VHZHpV74k/production-per-unit?orgId=1&var-countries=FR&var-production_types=wind_onshore&var-production_types=wind_offshore&var-production_types=solar&var-units=17W0000014455651&var-units=17W000001445567Y&from=now-30d&to=now

[3]https://www.letelegramme.fr/bretagne/les-gardiens-du-large-denoncent-une-decision-qui-sonne-le-glas-de-toute-approche-democratique-6479066.php

[4]  Voir www.dlm-eoliennesenmer.net  pages Actualités et Communiqués

Comparaison des facteurs de charge éolien en mer / éolien terrestre de 2018 à 2022 (EU+UK) :

 

  • Terrestre : ~23% 
  • En mer : ~36%
  • Le facteur de charge dépend d’abord de la statistique des vents, et ensuite de la hauteur des éoliennes…

Cet article a 2 commentaires

  1. P.LEPAGE

    C’est préoccupant de voir le premier parc éolien offshore de France toujours partiellement en panne depuis maintenant 2 mois et que à ma connaissance il n’y a aucune information qui filtre…comme une sorte d’opération alors que Saint Brieuc est en phase de test…
    Il faut espérer que cette panne ne soit pas générique aux parcs éolien offshore de France ce serait ballot non ?

  2. DLM

    En panne partielle ou totale depuis le 8 novembre 2023… Et il semble bien que ce soit dû à la sous-station électrique, produit de l’industrie nazairienne : Chantiers del’Atlantique et GE (ex-Alstom). Autre inquiétude : la mesure de la production électrique, donnant lieu à subventions, est faite au niveau de cette sous-station. Les mesures sont-elles justes et fidèles ? Sont-elles fiables, quels que soient les niveaux de production ? Qui contrôle quoi ?
    Et quand on se rappelle qu’en 2011, l’appel d’offres visait à créer une filière d’excellence française dans l’éolien en mer !
    Il en sera de même avec les ambitions dans le flottant ou l’hydrogène…
    Il vaudrait mieux consacrer nos crédits à retrouver la compétence française dans le nucléaire

Laisser un commentaire

Commentaires

Réseau média web

Liens utiles

Twitter