Alors que le gouvernement a publié dimanche 16 juillet, son « tiré à part », dans le cadre du rapport prévu par la loi organique, les prémices du budget 2024 révèlent que les « efforts substantiels » réclamés par la Cour des comptes sont repoussés, une fois encore, aux calendes grecques, et ce, malgré les belles intentions affichées il y a encore quelques semaines.

Véronique LOUWAGIE

Suite aux dernières annonces de Bruno Le Maire, nous nous attendions à des économies conséquentes. Il n’en est rien. La baisse des crédits budgétaires de 4,2 Mds d’euros résulte des dépenses de relance et de crise. Une fois retraitée la diminution des dépenses de bouclier énergétique pour 14 milliards d’euros et du plan de relance pour 3 milliards d’euros, tous les crédits budgétaires, en dehors de la mission économie sont en hausse. Et, les autres dépenses hors charge de la dette, s’envolent de 12,8 milliards d’euros.

Alors, oui le gouvernement sort de la période des dépenses exceptionnelles de crise, mais il n’y a aucune économie par ailleurs. Si comme tout l’indique, la charge de la dette augmente de 41 à 49 milliards d’euros, alors les dépenses publiques augmenteront au moins de 20 milliards d’euros. 

Ce que la situation actuelle révèle, c’est que tous les indicateurs sont au rouge : 

– En matière de Prélèvements Obligatoires, nous atteignons un niveau historiquement élevé, à 45,4 % du PIB en 2022, qui fait de la France le plus mauvais élève d’Europe derrière le Danemark. 

– Les dépenses publiques, qui atteignent 58,1% du PIB, nous placent au plus haut niveau de tous les pays de l’OCDE, avec un montant qui dépasse pour la première fois, en 2022, 1 500 Milliards d’euros. 

– Le déficit qui en résulte nous entraine dans une spirale d’endettement, ayant atteint il y a quelques jours le seuil de 3 000 milliards d’euros. 

Mais ce qui est dramatique, dans le cadre de ce PLF 2024, c’est la confirmation de la trajectoire dans laquelle veut nous emmener le gouvernement, où effectivement la France serait le dernier pays à s’approcher d’un déficit de moins 3% en 2027, quand d’autres pays, comme le Portugal ont un objectif de déficit nul en 2026… Nous serons ainsi, le pays qui fait le moins d’efforts en matière de diminution de la dette à échéance 2026. 

Nous sommes loin des économies dont le gouvernement s’est prévalu.
Où sont les 10 ou 15 milliards d’euros d’économies promis ? Disparus, volatilisés. 

Aucun changement de cap. La France joue sa souveraineté budgétaire. L’instant est grave. 

Véronique LOUWAGIE 

Députée Les Républicains de l’Orne Secrétaire national aux comptes publics du shadow cabinet 

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