Le 06 juin 2024, se tient la cérémonie de commémoration du débarquement en Normandie de 1944.

Sur les plateaux des chaînes d’information en continu, les chroniqueurs se relaient pour nous rappeler la dette que nous avons contracté vis à vis de nos alliés qui, au prix de pertes humaines très élevées, sont venus nous libérer du joug nazi sous lequel nous vivions depuis 1940.

Durant des années, cette commémoration s’est toujours faite dans le silence et la dignité du recueillement. Ces dernières années, elle est devenue quasiment un évènement médiatique.Personne ne semble se poser la question, pourtant toute bête, de savoir pourquoi le Général de Gaulle ne s’est jamais rendu à cette commémoration ?

Il existe plusieurs raisons qui ont justifié l’attitude du Général :

Premièrement, il a été tenu à l’écart de tout le dispositif et n’en fut informé qu’immédiatement avant, ce qui était « difficile à avaler »

Ensuite, bien que plus connu sous le nom de « D day » le nom de code officiel de l’opération était « Overlord » qui signifie « suzerain » qui introduisait l’idée d’une « vassalisation » par la conquête et non une « libération » comme on se plait à la qualifier maintenant.

Ceci est d’ailleurs attesté  par le projet « AMGOT » dont les Américains ne se sont jamais caché, et qui  signifiait « Allied Military Government for Occupied Territories » (Gouvernement Militaire Allié pour les Territoires Occupés) ce qui plaçait la France du côté des pays à occuper.

De Gaulle a su faire échouer ce projet en prenant les Américains de vitesse  en les empêchant de mettre en circulation le « dollar AMGOT », ce qui aurait été irréversible.

Cela ne retire évidemment rien au sacrifice de tous ces soldats qui ont trouvé la mort dans cette opération, mais le contexte historique se doit d’être rappelé. En cette période de profond changement géopolitique qui va, selon toute vraisemblance, mettre un terme à l’hégémonie américaine, le fait d’utiliser cette commémoration pour faire croire à l’amitié indéfectible des Etats-Unis vis-à-vis de la France peut s’assimiler à un acte de propagande pour renforcer l’idée que, quoi qu’il advienne, nous devons être du côté des Américains lors qu’ils s’opposent à la Russie.

Il ne faut pas oublier que c’est à la Russie que nous devons de figurer dans « le camp des vainqueurs » de la seconde guerre mondiale, ce qui nous a permis de devenir une « puissance nucléaire » et obtenir ainsi un siège au Conseil de Sécurité des Nations-Unies.

C’est un étonnant paradoxe de constater que les plus européistes ont toujours préféré le « grand large » américain, qui n’a rien d’européen, à la Russie qui, elle, est partie intégrante de l’Europe.

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