Comme pour de nombreux sujets, on entend souvent dire, à propos de la langue bretonne, qu’il s’agit de la compétence de telle ou telle collectivité territoriale. A force de travailler en silo, on en oublie l’essentiel : la diversité linguistique et la promotion du breton sont d’utilité publique.

 On en attendant souvent beaucoup du service public à l’échelle de la commune ou parfois des EPCI (les intercommunalités). Pourtant en matière de langue bretonne, c’est la transversalité qui doit primer, à chaque échelon territorial. On doit reconnaître un positionnement clair de la Région Bretagne à ce sujet, même si les avancées, notamment en matière scolaire, ne sont pas au rendez-vous. On en oublie souvent la part de responsabilité de l’échelon départemental, pourtant en charge des collèges, et donc d’un moment crucial de la vie des futurs locuteurs. L’UDB souligne les efforts menés par le département de l’Ille-et-Vilaine qui depuis deux ans a amorcé une vraie réflexion sur le sujet ainsi que l’embauche récente d’un agent dédié à la thématique au sein du département du Morbihan par exemple.

 Quid de la place du département des Côtes d’Armor dans cette promotion linguistique ?

 La réflexion avait pourtant bien commencé : après l’arrivée de la Redadeg à Guingamp en 2021, le Département avait acheté 22 km en 2022 afin de contribuer à cette initiative populaire pour la langue bretonne. Il s’agissait de célébrer sa vitalité et aussi plus ponctuellement de défendre les écoles immersives Diwan dont la méthode d’enseignement immersive avait été déclarée contraire à la Constitution en 2021, au moment de la Redadeg justement.

 Depuis les écoles Diwan et leurs consoeurs Basques, Catalanes, Occitanes et Corses ont gagné une circulaire sécurisant l’enseignement immersif , et l’Etat s’engageait à travers une convention avec la Région pour l’usage et la transmission des langues de Bretagne.

 Si les résultats ne sont pas totalement satisfaisants : manque d’enseignants, difficultés à ouvrir des filières bilingues et immersives, de nombreuses collectivités s’engagent pour prendre part à une politique linguistique assurant un avenir à la langue bretonne.

 L’UDB s’étonne et s’inquiète donc de la frilosité nouvelle du département des Côtes d’Armor depuis 2022 : l’agent en charge de la question n’a pas été remplacé, aucun schéma directeur n’est appliqué, le projet d’ouverture du collège Diwan à Perros-Guirec patine.

 Malgré l’ouverture de plusieurs écoles sur le territoire depuis 30 ans : Paimpol, Guingamp, Lannion, Saint Brieuc, Bourbriac, Louannec, Plounevez Moedec, Dinan… force est de constater qu’aucune aide concrète n’a été amenée sur la table pour l’élargissement de l’offre dans le secondaire.

 Il serait dommage que le département des Cotes D’Armor reste sur le bord de route sur laquelle s’engage de plus en plus de départements de Bretagne, de villes et d’intercommunalités.

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