Le président de la République française sera dimanche 15 juin 2025 en visite protocolaire au Groenland, plus d’un an après l’inauguration à Nuuk du bureau de l’Union européenne par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission.  Il s’entretiendra avec la Première ministre du royaume du Danemark et le Premier ministre du Groenland, territoire autonome du Danemark. 

Baleine à bosse dans les eaux du Groenland © dune_huus

Robin des Bois souhaite qu’à cette occasion le président Emmanuel Macron s’entretienne aussi de la sécurité des baleines et des autres cétacés dans l’Atlantique du Nord-Est et en Arctique. L’attention du Premier ministre groenlandais devrait être attirée sur le caractère anachronique et cruel de la chasse aux baleines et aux dauphins dans les eaux côtières du territoire dont il a la responsabilité. 

Entre 2013 et 2023, dans les eaux côtières du Groenland, 1915 baleines ont été tuées, dont des rorquals communs, des baleines à bosse, des rorquals de Minke et des hyperoodons boréaux. 274 orques, 2457 bélugas, près de 3000 globicéphales et plus de 4500 dauphins ont été tués durant cette même période selon les statistiques officielles qui évidemment ne tiennent pas compte du braconnage. Même s’il peut paraître à certains légitime que les populations autochtones du Groenland continuent, malgré la révolution économique de la plus grande île du monde, à prouver ainsi leur attachement culturel et alimentaire à ces créatures exceptionnelles, il n’en reste pas moins que ces chiffres dépassent la raison et la nécessité. En 2013, le quota de chasse aux narvals était de 398, en 2023, il était de 654.

Le président Macron avant son envol pour le 51ème sommet du G7 au Canada n’aura pas le temps de constater que dans certains restaurants de Nuuk, la peau et la graisse de narval, de béluga, de baleine boréale ou de rorqual commun sont servies sous le nom de “mattak”. Cette exploitation commerciale et touristique est une insidieuse promotion de la chasse à la baleine et contrevient à la Directive européenne 92/43/CEE du Conseil du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages qui interdit toute forme de capture ou de mise à mort intentionnelle des cétacés et le commerce des sous-produits baleiniers. 

En tant que représentant de l’Union européenne, Emmanuel Macron devrait aussi prendre la responsabilité de réclamer à la Première ministre du Danemark l’arrêt définitif du « Grindadráp », cette tuerie annuelle de plusieurs centaines de globicéphales et autres delphinidés acculés par des pêcheurs récréatifs et professionnels à grands coups de bateaux motorisés et de vacarme organisé dans les baies des îles Féroé, autre territoire autonome du Danemark. Le Danemark, pays membre de l’Union européenne, reste attaché aux harpons. C’est un frère d’armes du Japon.

Les baleines ont beaucoup plus de valeur écologique dans l’océan que de valeur économique à la table des restaurants. Les études pionnières de Robin des Bois (1) démontrent que les cadavres des baleines au fond de l’océan sont créateurs d’oasis biologiques et nourrisseurs d’espèces marines adaptées à la vie dans les abysses. La lutte contre le réchauffement climatique est affichée comme un axe majeur de la politique nationale et internationale défendue par Emmanuel Macron. Robin des Bois lui rappelle à cet égard que la Convention citoyenne sur le climat dont il est l’instigateur a dans une de ses propositions recommandé la protection des baleines en soulignant leur contribution pendant leur vie et après leur mort au stockage du carbone.

Robin des Bois est observateur depuis 1988 à la Commission Baleinière Internationale, depuis 1989 à la Convention de Washington dite CITES sur le commerce des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction et depuis 2005 à la Convention pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est dite OSPAR.

(1) De l’utilité des baleines, avril 2010 (pdf)

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