Dans le cadre de l’ouverture du 84e Congrès national Hlm, du 24 au 26 septembre à Montpellier, Michel Ménard président du Département de Loire-Atlantique invite la nouvelle ministre du logement et de la rénovation urbaine, Valérie Létard, à prendre des mesures d’urgence pour relancer la production de logements sociaux. Investi dans le mouvement HLM depuis de nombreuses années, Michel Ménard est aujourd’hui président d’Atlantique Accession Solidaire, l’organisme de foncier solidaire de Loire-Atlantique, et il préside le groupe de travail logement et foncier à Départements de France.
« Tout d’abord, je tiens à saluer la nomination de Valérie Létard en tant que ministre du logement et de la rénovation urbaine. Dans un contexte de crise où l’accès à un logement est devenu une mission quasi impossible pour nos concitoyens, le retour à un ministère du logement de plein exercice est une très bonne nouvelle. J’espère que l’expérience de terrain de Valérie Létard sera un réel atout pour le secteur du logement social.
Un an après le congrès Hlm organisé à Nantes en 2023, la crise du logement continue inlassablement d’alimenter d’autres crises, je pense en particulier à la crise sociale et écologique. L’État n’a pas tenu ses engagements pris en 2023, il a même reculé sur la mise en place d’une réelle mobilisation de MaPrimeRénov « sociale », l’aide phare de la transition énergétique résidentielle. Pire, il a même essayé de détricoter la Loi SRU en osant proposer les logements à loyers intermédiaires comme logements sociaux !
Depuis 2017, je déplore l’approche comptable de l’État sur la politique du logement en France, une approche purement idéologique. Les économies réalisées sur le dos des bailleurs sociaux est un scandale, et c’est contre-productif. À l’échelle d’Habitat 44, le bailleur social du Département de Loire- Atlantique, le coût de la réduction du loyer de solidarité (RLS), c’est 13 M€ en moins de fonds propres soit 500 logements qui n’ont pu être réalisés. Pourtant, on le sait investir dans le logement, dont les logements sociaux, rapporte à la collectivité et aussi aux ménages. Cela permet également de garantir une activité minimum aux acteurs du bâtiment en période de crise. Les logements non-produits ces dernières années, par rapport aux besoins estimés, sont autant de recettes fiscales perdues pour l’État et les collectivités locales. Rappelons également une autre évidence : être dans un logement social, c’est gagner en pouvoir d’achat.
J’invite Valérie Létard, ministre du logement et de la rénovation urbaine, à prendre des mesures fortes pour restaurer les marges de manœuvre des bailleurs sociaux comme la suppression de la réduction de loyer de solidarité et le retour de la TVA à 5,5 %. Il est urgent de redonner de l’oxygène aux bailleurs sociaux pour leur permettre de relancer la production de logements. Donner un toit à tous nos concitoyens mal-logés doit devenir une grande cause nationale, à laquelle les collectivités territoriales doivent apporter leurs ressources : mise à disposition à prix minorés de fonciers ou de bâtis existants, incitations locales à la production, adaptation des documents d’urbanisme, … D’ailleurs, cela plaide pour une véritable territorialisation de la politique logement et la mise en place d’autorités organisatrices de l’habitat dotées de réels moyens. »